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La pratique de la momification a travers les cultures

Lorsqu’on parle de momification et de rites funéraires en général, on pense systématiquement à l’Egypte Antique et à ses momies parfaitement conservées. Et c’est tout à fait normal. Il faut savoir que la qualité de conservation d’une momie dépend en grande partie du procédé utilisé. Le fait est que dans ce domaine, il n’existe pas une, mais différentes méthodes. Et selon les recherches, la technique de momification la plus élaborée et la plus méthodique reste celle des Égyptiens de l’Antiquité. Cela étant, la momification n’est pas l’apanage des Égyptiens. On la retrouve dans les rites funéraires de peuples très variés.

Qu’est-ce que la momification ?

Pour rappel, la momification est un procédé qui permet de stopper le processus de putréfaction du corps après la mort d’une personne. Par conséquent, la dépouille pourra rester dans un état plus ou moins intact durant une période prolongée pouvant atteindre des années voire des siècles.

Aujourd’hui, les rites egyptiens de momification sont considérés par les chercheurs comme étant les méthodes de momification les plus abouties. En effet, la momie du pharaon Ramsès II en est un parfait exemple puisque les embaumeurs ont su maintenir intact les traits du pharaon. Selon les historiens, cette momie date de 1279 avant notre ère.

Cette méthode de momification égyptienne se base sur le lavage du corps, le prélèvement des organes, le dessèchement par le sel, l’application d’huiles et de résines et enfin la mise en sarcophage.

La momification dans les autres cultures

Comme il a été mentionné, il n’y a pas une, mais différentes méthodes de momification. La qualité de conservation dépendra tout de même des méthodes utilisées. Des exemples de processus de momification naturelle ont d’ailleurs été répertoriés. C’est le cas de la lyophilisation naturelle d’Ötzi le chasseur préhistorique, de la momification par dessèchement des Nazcas du sud du Pérou ou encore des animaux emprisonnés dans les glaces sibériennes.

Lorsqu’elle est faite par la main de l’Homme, ce processus revêt souvent une signification religieuse. C’est le cas notamment des Sokushinbutsu.

Les momies japonaises

Dans le Japon du 12ᵉ au 20ᵉ siècle, des moines bouddhistes pratiquaient ce qu’on appelle le Sokushinbutsu. Le Sokushinbutsu se base sur la pratique de l’ascèse dans le but d’arriver à l’illumination et ainsi, de devenir « bouddha ».

Les moines suivant ce précepte ne mangeaient en tout et pour tout que des racines et des écorces de pin. Ainsi, le processus de momification débutait de leur vivant par le dessèchement du corps et la fonte de la graisse. À la mort, le processus de décomposition est naturellement stoppé, ce qui engendre la momification et la conservation du corps. Les momies seront alors adorées et vénérées par les partisans de cette secte bouddhiste. Bien évidemment, cette pratique est aujourd’hui interdite par les autorités japonaises.

Les momies des Torajas en Indonésie

Les Torajas sont des groupes ethniques habitant le sude l’île de Sulawesi en Indonésie. Si pour bon nombre de peuples, la momification est une pratique ancienne, pour les Torajas, elle reste encore d’actualité.

En effet, à la mort d’un membre de la communauté, le corps du défunt est momifié par l’utilisation du formol. Cela permet de conserver le corps pendant des mois, voire des années. Pendant cette période, la dépouille momifiée, appelée « le malade » n’est pas enterrée, mais entreposée dans une pièce bien aérée. L’entourage la traite alors comme un vivant en lui parlant et en lui offrant de la nourriture, des boissons ou des cigarettes.

Pendant cette période s’étalant sur plusieurs mois, les membres de la famille économisent de l’argent. Cet argent sera par la suite utilisé pour effectuer une cérémonie funéraire coûteuse, au cours de laquelle tous les villageois participent. Ce n’est qu’ensuite qu’on procède à l’enterrement. Il faut également souligner que les Torajas exhument régulièrement leurs momies pour leur apporter des offrandes.